Rien ne sert de courir il faut juste se retourner, fermer les poings, hausser le ton.
Premier poing, tout au fond de la main, cette gamelle que tu tends, est-elle pour moi le chien ? remplie d’eau croupie, envahie de ce qui me tuera. Ou est ce toi la victime derrière les barreaux, quettant d’aventure une obole à ta misère ? Ou encore, reine du couteau, salope de guerre, tu excites la pitié derrière ces murs alors que du bourreau tu as tous les noms tatoués sur la peau.
Deuxième poing, tous à se croire victimes pensez aussi au rôle du bourreau, dans la glace regardez vous, et si Janus perverti était le dieu de nos nations ? Depuis les nazis, les lames ont été purifiées, insérées dans tous les processus de la cité. Et l’on tue maintenant sans trop de découpe, non la chair s’enfouit sans état d’âme, si tu as foi en l’homme oui je te vois tu dévores son foie, tu es l’aigle prométhéen, et tous les jours les corps tombent, les mains saignent, et moi j’ai froid en l’homme et je ne crois pas. Je ne te crois pas, je me gausse de tout ceux qui prient devant un crucifié, un homme torturé, comme si c’était ça en fait, oui, la foi en la torture, voilà la nouvelle religion, celle du bourreau. Car voyez vous le XXIème siècle oppresse et perverti tout. Spectacle de la mort, de l’horreur. Et comme disait Aristote à la toute fin il ne reste que ça: horreur et spectacle.
Et c’est les poings levés que je vais frapper sans fin sur ce mur, meurtrir mes chairs, déchirer tout au sang, à en rougir le béton, que ça réveille certains cœurs de l’intérieur. Si ce n’est que moi, bourreau comme victime, en me regardant bien les amis, voyez que toute innocence est morte. Et qu’ainsi cela fait de nous avant tout et contre tout : des coupables.
l’innocence est l’apanage du nouveau-né, quoiqu’il arrive nous serons coupable, d’autant plus s’il n’y a pas de raison, la culpabilité c’est quelquechose que l’on nous glisse sous la peau un peu chaque jour, un empoisonnement lent mais efficace.
Belle lecture qui me fait réfléchir.
Bon oui, je sais, la culpabilité ça fait très judéo-chrétien, mais bon, justement je récuse ce point là, je parle plus d’un point de vue moral, et surtout civilisationnel. Ce n’est pas une culpabilité de l’individu en tant qu’être, mais de l’individu en tant que partie du tout. Merci Lutin.
Ce tout me touche direct au coeur Pant … !!!
Si l humain pouvait garder au plus profond de lui l innocence du jeune enfant … !!!
En pensées je pose ici mes couleurs … Tout simplement … !!!
Ca porte à réfléchir … Merci
le nouveau né est innocent en actes c’est sur, il n’est encore que germe civilisationnel, pas encore citoyen complet dans ses devoirs et droits.
Cela peut paraitre étrange mais je ne suis pas surpris de lire ces lignes. Je dirais même relire ces lignes. Ce qui est plus exact puisque je les ai déjà lues plusieurs fois. Et je crois qu’il y a des fois que je ne suis pas très fier d’être un être humain. Ou d’être tout court.
Oui, je crois qu’il n’y a rien de surprenant pour quelqu’un qui pose un regard propre sur le monde. Pour autant ces mots se veulent réunis en point de vue choc. Ceci n’est que prémisse à un projet en cours, basé sur la déclaration universelle des droits de l’homme et où je poserai des textes sur des photos et peintures de deux photographes Marc Binninger et Lany Da Costa, et une peintre, Christelle Morvan.
Cette photo dans sa brutalité me rappelle certains lieux déchirés de l’Afrique
de la Guyane
de l’Inde aussi. Triste monde que celui qui oblige ses habitants à survivre
et se cacher pour survivre;